par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) – Défié par la rue, les sondages et une partie de sa majorité, François Hollande, réticent à l’idée de changer d’attelage gouvernemental, entend surmonter l’épreuve en maintenant le cap d’une politique dont il veut être jugé sur les seuls résultats.
Les signaux d’alarme ne manquent pas : mobilisation des opposants au mariage homosexuel, chômage en hausse continue, indicateurs économiques en berne, programme de stabilité 2013-2017 aux hypothèses contestées et rébellion des élus contre le projet gouvernemental de publication de leur patrimoine.
Ce dernier texte, décidé après l’affaire Jérôme Cahuzac, sera examiné en conseil des ministres mercredi, au lendemain du vote définitif à l’Assemblée nationale de la loi ouvrant aux couples de même sexe le droit au mariage et à l’adoption.
L’Elysée attend avec impatience que ces deux pages soient tournées pour pouvoir reprendre le cours d’un quinquennat marqué par une crise dont le président de la République a lui-même avoué avoir sous-estimé la durée.
A l’heure où le couple exécutif recule dans les sondages à un niveau rarement constaté, à 25% de personnes satisfaites par François Hollande selon la dernière enquête Ifop pour le Journal du dimanche, la défiance s’exprime dans la rue.
Encore présents par dizaines de milliers dimanche à Paris, les opposants au mariage pour tous manifesteront de nouveau le 26 mai et le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc-Mélenchon, appelle à manifester contre la politique du gouvernement le 5 mai, veille du premier anniversaire de l’élection de François Hollande.
Sur la ligne à suivre, les avis divergent jusqu’au sein du Parti socialiste, comme le démontre le séminaire des députés de la majorité ce lundi, premier du genre depuis le 6 mai 2012.
PAS DE « REBOND ARTIFICIEL »
La grogne va au-delà de la gauche du parti, à l’image du député Jean-Marie Le Guen, qui dit attendre de l’exécutif « un discours plus fort, qui se projette vers l’avenir, qui assume plus ce que nous sommes ».
« On a du mal à dire à quel point notre pays est en état de faiblesse. La gauche n’avait pas mesuré à quel point l’outil industriel du pays était dégradé. On n’assume pas complètement cette réalité », a souligné sur Canal+ cet ex-« strauss-kahnien ».
Sur les clivages de la majorité, l’entourage de François Hollande temporise : « Sur le plan politique on nous annonce à chaque fois que ça va être la division. Certes, on peut faire des progrès sur le plan de la communication et de la cohérence, mais la coalition gouvernementale tient ».
Pour relancer un quinquennat exsangue au bout d’un an à peine, la question d’un remaniement reste posée.
Si un consensus semble se dessiner sur l’idée d’une équipe plus resserrée que les 37 ministres actuels, le moment opportun fait débat, tout comme la personnalité susceptible de remplacer éventuellement le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Mais le président français se montre réticent.
« Ce n’est pas un rebond artificiel qui doit être recherché, c’est mobiliser le gouvernement sur l’essentiel », explique-t-on dans son entourage, tout en reconnaissant que l’équipe « doit être mieux organisée, mieux structurée ».
« Le rebond, il ne vient pas simplement d’une technique qui est de dire : ‘voilà je change de gouvernement, je change de Premier ministre », fait-on valoir. L’effet « dure quelques semaines mais après vous avez les mêmes problèmes ».
Si des ministres s’attendent à un remaniement avant l’été, un sénateur PS juge que « ce serait une très mauvaise idée ».
« Il y a plein de textes qui arrivent et ça ne changerait rien à la croissance. Je ne pense pas que le président de la République ait intérêt à se lancer dans cette aventure », a-t-il dit. « Si remaniement il doit y avoir, ce doit plutôt être à la rentrée, pour redémarrer ».
« DIFFICILE D’ÊTRE POPULAIRE DANS CETTE PÉRIODE »
Dans ce contexte, François Hollande mise sur la constance.
A un journaliste qui lui faisait remarquer vendredi dans la cour de l’Elysée que la libération vendredi de la famille retenue en otage pendant deux mois en Afrique constituait « enfin une bonne nouvelle », il a répondu dans un sourire : « Oui, les autres sont à venir, on ne les lâche pas tout de suite ! »
Au-delà de la boutade, c’est bien en garant d’une politique équilibrée que se présente le chef de l’Etat féru d’économie, qui devrait donner dans les semaines qui viennent la deuxième conférence de presse de son quinquennat.
François Hollande tient à sa ligne défendue en Europe, préférant la croissance à l’austérité tout en demandant un délai pour atteindre les objectifs, tel celui d’un déficit public sous la barre des 3% du PIB, reporté d’un an, à 2014.
« Nous sommes conscients que nous devons bouger et nous bougeons au niveau européen comme au niveau français, sans pour autant remettre en cause le sérieux », dit-on à la présidence.
Sur le plan des réformes, le signal a été donnée avec le vote de l’accord entre partenaires sociaux sur la sécurisation de l’emploi, malgré la contestation d’un fort contingent de parlementaires socialistes et des écologistes.
En attendant les résultats de cette politique, à commencer par l’inversion de la courbe du chômage promise à la fin de l’année, l’impopularité est considérée comme un mal inévitable.
« Franchement, c’est quand même difficile d’être populaire dans cette période », souligne-t-on à l’Elysée, où l’on décrit un chef de l’Etat qui « demande à être jugé sur les résultats mais qui ne peut pas être jugé sur un an, surtout après une année où la croissance a été nulle, où le chômage n’a cessé d’augmenter ».
Et d’insister : « Il va falloir avoir des résultats. Ce sera en fonction des résultats que l’on pourra modifier ce rapport à l’opinion et faire en sorte que la confiance revienne ».
Avec Emmanuel Jarry et Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse
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Un homme politique a voulu agir de la sorte en ajoutant le célèbre : » on ne m’aime pas mais je m’en moque » il a été débarqué par le peuple et n’a jamais réussit à se faire réélire .Donc si HOLLANDE n’écoute ni ses députés , ni son peuple il risque des manifestations de rue d’une telle importance qu’il devra partir comme l’a fait DE GAULLE .
De plus sa politique mène la France dans la récession et les plus modestes que le président voulait protéger souffrent , le pouvoir d’achat est en berne , la croissance dégringole , le chômage va augmenter encore , donc il faut changer de cap .
GAUDUN REGIS